L'Hommage à Goya vu par Aline Llareus-Dinier:
Des origines à nos jours en attendant demain...
Une peinture phare signée Anne JOANA
"La critique est aisée mais l'art est difficile".
La remarque n'a cessé de se transmettre de générations en générations.
On sait aujourd'hui jusqu'où l'indulgence a mené ceux qui l'ont prise au pied de la lettre, ceux qui ont confondu, ainsi que je le soulignais déjà il y a quelques décennies, "exposer et déposer".
On sait jusqu'où l'indulgence, le laxisme, l'admiration béate et inconditionnelle ont altéré le monde de l'Art au point de tenter de l'ensevelir...
Ce soir du 31 mars 2023 à la CASA D'ESPAÑA DE TOULOUSE nous nous trouvons face à des œuvres signées : Anne JOANA.
En ce qui me concerne j'ai déjà eu le plaisir de découvrir ses paysages, ses portraits d'hommes, de femmes, d'animaux, ses scènes de rue, intérieurs, extérieurs, sites naturels ou construits de mains d'hommes... chaque fois j'étais déconcertée. J'essayais de comprendre pourquoi j'étais si embarrassée pour trouver les mots justes car rien n'était plus intriguant que les œuvres de cet artiste qui a fait le tour du monde et n'a retenu de ses observations que la "substantifique moelle".
Anne JOANA : un peintre libre
Anne a su se débarrasser de tous les poncifs académiques ou pas.
Elle a su se donner les moyens d'aller au bout de sa pensée, en se protégeant instinctivement de toutes les tentations venues d'ailleurs que du fond d'elle même.
Elle n'a pas pour autant fait table rase des principes fondamentaux qu'un artiste doit posséder pour pouvoir avancer : pas de lenteur, pas de répétition, pas de provocations inutiles. Pas besoin de choquer pour retenir l'attention. Elle a su se nourrir des conseils de Maîtres qui avaient compris quels étaient ses besoins : André LEMAITRE, Pierre DARQUES.
Pour résumer, je dirai que Anne se joue des faux semblants : vous croyez avoir déjà vu telle ou telle scène peinte par un autre pinceau, eh bien non ! Vous êtes devant des créations : les siennes !
Ce soir du 31 mars 2023 je m'attarderai particulièrement devant une scène composite, une synthèse de diptyque, une sorte de puzzle dont les pièces ont été empruntées à Francisco De GOYA :
Des origines à nos jours en attendant demain...
Dans ce tableau panorama Anne dévoile ses qualités de "feuilletoniste".
Chacun d'entre nous peut planter les jalons de sa propre mémoire et tester la solidité de ses acquis culturels.
Anne vous invite à remonter, dans un premier temps aux 2 et 3 mai 1808. Les habitants de Madrid se révoltaient contre l'occupant français (Joseph BONAPARTE) qui avait été choisi pour occuper le trône d'Espagne. MURAT lance l'offensive : des milliers de morts, une horreur !
Six ans de guerre, victoire du peuple espagnol. Notons au passage que chaque date évoquant une victoire fait l'objet d'une grande fête populaire dans le pays gagnant ; le quartier de la Malasaña à Madrid le sait bien.
Chaque pays faisant de même les artistes se transforment en garants de mémoire.
Quand l'Art est le plus fort les artistes triomphent.
Dans son hommage à De Goya Anne a tout rassemblé en prenant soin de supprimer tout risque de danger. En même temps Anne a tout transformé : les mamelouks ont disparu, l'insurgé peut ouvrir sa chemise, aucune balle ne transpercera son cœur, la fumée des fusils absents est discrètement suggérée par le nuage qui encercle les hanches du Colosse bien debout. Les regards des autres résistants convergent vers la "maja des nuda", les "vieilles" et les "jeunes" sont présentes, les ânes catalans ont remplacé les chevaux, ils savent où poser leurs sabots... Le paysage servant de fond a disparu lui aussi. Quant au prêtre, en bas du tableau, il ne veut plus rien voir, peut-être en a-t-il trop vu ?
Saturne n'a pas été oublié, les règlements de compte au sein des familles non plus, les malédictions planent toujours mais qu'importe pour l'artiste qui semble nous dire : "laissons faire le temps, depuis la plus haute antiquité l'art a su préserver l'essentiel : la passion, l'amour de la vie."
Le peintre GOYA représenté dans le tiers horizontal supérieur gauche du tableau préfère regarder à l'extérieur ouest, son épouse Josepha en fait de même, on devine dans ses yeux un certain fatalisme teinté de bienveillance.
Anne JOANA
est une artiste qui remplit vaillamment sa mission : pour elle comme pour tous les passionnés, l'Art est toujours vainqueur !
Texte signé le 31 mars 2023 :
Aline LLAREUS-DINIER, critique d'Art International D.U.
Copyright Anne Joana artiste peintre 2019
N° siret : 883621898